Il y a bientôt trois ans, l'Agence Bruxelles-Propreté renonçait à la collecte hebdomadaire des sacs bleus et jaunes dans la capitale. Sous prétexte d'économies budgétaires, et dans l'improvisation la plus totale, les bruxellois se voyaient brusquement confrontés au casse-tête des calendriers de collecte et à la difficulté de stockage de leurs déchets recyclés. Les écologistes avaient alors vivement dénoncé cette diminution de service aux bruxellois et demandé une évaluation sérieuse de cette modification, notamment sur les comportements de tri des déchets, essentiel pour limiter notre impact sur l'environnement et les coûts publics de traitement des immondices.

Aujourd'hui, le Gouvernement a décidé de réinstaurer une collecte hebdomadaire des sacs de couleurs, ce dont les bruxellois et les écologistes peuvent se réjouir. L’autre bonne nouvelle consiste en la fin des collectes en soirée qui posent problème aux travailleurs pour qui il était difficile de sortir leur poubelle entre 18h et 18h30. Enfin, une collecte hebdomadaire de déchets organiques triés sur base volontaire sur l’ensemble du territoire sera organisée dès 2016.

Si le retour à une collecte sélective hebdomadaire du papier/carton et des PMC est une bonne nouvelle, de même que la collecte organique hebdomadaire, cette évolution « mono flux » a un coût : l'abandon de la collecte bi-hebdomadaire des sacs blancs dans notre région.

Alors que le nombre de collectes mono-flux passe de 4 à 5, il s'agit pourtant dans le même temps d'un recul des services offerts par la Région, et singulièrement par l'Agence Bruxelles-Propreté, aux bruxellois. En effet, des problèmes de stockage pouvaient se poser pour les sacs de couleurs. Ils ne sont pas résolus dès lors que c'est aujourd'hui les sacs blancs ou les sacs oranges, les plus odorants, qu'il va falloir conserver chez soi pendant une semaine. Ce problème ne peut être rencontrée qu'au travers d'un changement fondamental de comportement, singulièrement en matières de tri de déchets organiques, appuyé par une campagne d'information et de sensibilisation de proximité. 

Pour un confort des ménages mais aussi pour une valorisation maximale de ces déchets, une collecte bi-hedomadaire organique aurait été plus indiquée, a fortiori dans les quartiers les plus denses comptant les logements les plus exigus, où le stockage est difficile. Cette option ne semble pas avoir été étudiée.

Autre inconnue : les conséquences financières pour l'ABP de cette réforme. S'agit-il de réorganiser les services ou d'engagements du personnel supplémentaire alors que le déficit structurel de Bruxelles-Propreté est criant

Enfin, l'usage de camion (réellement) bi-compartementés ne parrait pas, lui non-plus, avoir été étudié afin de limiter l'imapct des tournées sur la mobilité à Bruxelles. 

La nouvelle réforme pose donc plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Le prochain débat parlementaire apportera peut-être quelques éclraicissements mais il faudra faire bien plus pour convaincre les bruxellois.

Retour à l'accueil