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En 2013, six maisons de l’Énergie ont ouvert leurs portes au public quadrillant ainsi le territoire de notre Région Bruxelles-Capitale. Les missions de ces Maisons de l’Énergie (MEH) portent sur l’information des ménages en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie. Mais elles vont plus loin que ces services traditionnels en proposant des visites gratuites afin de fournir des conseils personnalisés et identifier les démarches prioritaires à entreprendre. Elles proposent également un accompagnement particulier en cas de travaux de rénovation (comparaison des devis, suivi des dossiers d’aides financières, …) et effectuent de petites interventions (pose de vannes thermostatiques, isolation de tuyaux, etc.).

 

Leurs actions impactent positivement l’environnement et le portefeuille des familles. Les MEH répondent ainsi à une réelle demande de la part de nos concitoyens. Aujourd'hui, elles sont pourtant en danger. 

 

Par ailleurs, la Belgique est tenue par des obligations européennes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les secteurs non-couverts par l’emission trading scheme (ETS). Ainsi, la Région bruxelloise a pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2025 par rapport aux émissions de 1990. Ces objectifs ont d'ailleurs été notifiés aux autorités européennes.

 

Dans ce cadre, une politique volontariste menée entre 2004 et 2011 a permis de réduire de 25% la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Pour arriver à de tels résultats, le secteur du bâtiment a été le plus ciblé puisqu’il est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre, le logement étant à la source de 40,3% des émissions sur le territoire bruxellois. C’est dans cette optique les MEH ont été lancées.

 

Après leur lancement, ces structures ont atteint, dans un budget limité, leur rythme de croisière. Ainsi, si l’on se penche uniquement sur les activités d’accueil physique et téléphonique des ménages ainsi que sur les visites à domicile, les derniers rapports d’activité des 6 MEH mettent en avant que :

  • La Structure locale Ouest a réalisé plus 160 entretiens individuels sur l’année 2014 en plus des conseils téléphoniques et plus de 250 visites à domicile pour des visites « diagnostic » ou des visites d’accompagnement par des architectes ;

  • La structure Soigne a ouvert durant la même période près de 390 dossiers sachant que la majorité des demandes sont reçues par téléphone et concernent des prises de rdv ou des demandes de renseignement pour les primes « Énergie ». Au niveau des visites à domicile, 282 visites ont été effectué sur l’année soit une moyenne de 2 à 3 visites par conseillers par semaine ;

  • La structure locale Centre a ainsi organisé près de 163 visites entre janvier et mi-novembre 2014 qui ont entrainé 261 actions de suivi. Elle a également reçu 247 visites lors des permanences organisées qui ont elles-mêmes engendré 316 actions de suivi.

  • La structure locale Midi a ouvert 109 dossiers suite à la venue de ménage à la MEH donc 88 ont demandé un suivi particulier et à organiser 201 visites à domicile.

  • La Structure locale Montgomery a, quant à elle, réalisé plus de 209 visites à domicile en 2014 et 148 pour l’année 2013. Par ailleurs, depuis son lancement, elle a soutenu plus de 1 000 ménages (permanence téléphonique, mails, …).

 

Ce sont donc plus de 1900 ménages bruxellois qui se sont adressés à ces structures ce qui n’est pas sans démontrer le succès de ces initiatives alors même qu’elles ont agi dans un cadre budgétaire limité. En effet, ces ASBL dont le budget annuel par structure avait été fixé à hauteur de 380 000 euros ne fonctionnent en moyenne qu’avec une subvention de 250.000€ soit 30% de moins que la somme budgétée initialement par BE. Il peut ainsi mettre en évidence que les structures mixtes associative/institutionnelle des MEH ont été rigoureuses et parcimonieuses dans l'utilisation des moyens mis à leur disposition.

 

Or, malgré le succès démontré de ces MEH, il semblerait que le sort des MEH soit scellé depuis l'accord de majorité de juillet 2014 mais aussi dans le budget 2015. Leur dissolution pure et simple et la fin du financement de ces services de première ligne, sans aucune évaluation préalable, pourraient incessemment devenir une bien triste réalité.

 

 

C’est face à ce paradoxe entre le succès des MEH et ce qui devrait être la politique du Gouvernement, entre la volonté affichée d’élever l’année 2015 au rang d’année exceptionnelle pour le climat et les actes posés, que j'interpellerai très prochainement la Ministre de l'Environnement. 

 

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