Si on suit les propositions du Ministre des Finances dans l’Echo et le Tijd de ce week-end, il faudrait défiscaliser le capital à risque pour améliorer le financement des entreprises. C’est une mauvaise réponse à un vrai problème. Pour les Verts, la voie à privilégier est celle du financement des besoins économiques avec les excédents d’épargne.

En appui de sa proposition d’une nouvelle loi Cooremans-Declercq, M. Vanackere pose un diagnostic doublement correct. D’une part, les PME, les artisans et tous les acteurs de l’économie réelle ont de plus en plus de difficultés à trouver des solutions de financement de leurs activités et du développement de celles-ci. D’autre part, il n’y a jamais eu autant d’argent sur les carnets d’épargne de nos concitoyens : plus de 300 milliards d’euros y dorment, rémunérés avec des taux inférieurs à l’inflation et utilisés davantage sur des marchés financiers obscurs que pour faire tourner notre économie.

Par contre, la solution proposée par notre Ministre des Finances, consistant à rendre le capital à risque plus intéressant sur le plan fiscal, est aussi inappropriée que dangereuse. Elle coûterait excessivement cher, à l’heure où les finances publiques sont déjà dans le rouge. Elle ferait porter sur les épargnants des risques que, pour la plupart, ils ne sont  pas à même d’assumer face à la complexité des marchés financiers. Elle est, par sa nature généraliste, trop peu orientée vers les emplois du futur et une économie bas-carbone, sur laquelle nous devons miser. Ne faisant pas la différence entre marché primaire et secondaire, elle risque de favoriser davantage la spéculation et les effets d’aubaines que le financement de l’économie. Et puis, elle ne convient pas à toutes les bourses, ni du côté des entreprises, qui n’ont pas toutes accès à la bourse, ni au niveau des épargnants…

La formule du Livret Vert, proposée par ECOLO, répond à tous ses handicaps. Pour rappel, il s’agit, sur le modèle du Livret A français, d’obliger les banques à revenir à leur métier de base, en réinvestissant leur fonction commerciale. Il s’agit de leur imposer de proposer aux épargnants une formule d’épargne simplifiée, attractive au niveau des taux appliqués et orientée vers l’économie réelle. Par cette formule, on pourrait injecter rapidement des dizaines de milliards d’euros dans l’économie belge et dans la création d’emplois, pour la construction ou la rénovation de logements à haute efficacité énergétique, pour le financement des investissements des PME ou des collectivités locales.

Plutôt que des formules aussi aventureuses que coûteuses, ECOLO propose des recettes simples ou efficaces. Que le Ministre des Finances les mette en application, en commençant par les banques à capitaux publics, est le vœu que nous formulons en ce début d’année.

 

Georges Gilkinet,

Député fédéral

Président de la Commission des Finances de la Chambre

 

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