Un second  rapport d’expert pointe les dysfonctionnements de la station d’épuration de Bruxelles Nord et la responsabilité exclusive de son exploitant privé

 

Alors qu’un premier rapport avait mis en lumière le chantage environnemental odieux auquel s’était livré Aquiris lors de la fermeture unilatérale et injustifiée de la station en décembre 2009, un second rapport pointe aujourd’hui une responsabilité totale de la filiale de Veolia dans les dysfonctionnements structurels du site, révèle « Le Soir » du samedi 18 février.

 

En vue d’une prochaine commission parlementaire sur le sujet, et à l’instar de mes collègues,  j'ai également pris connaissance des conclusions des experts. Celles-ci soulignent tout d'abord que la Station d’épuration épure conformément aux normes européennes mais pas selon les modalités spécifiées dans son permis d’exploitation.

 

Il est en effet important de rappeler à ce stade que le choix initial des autorités bruxelloises a été à l'époque d'opter pour une station "5 étoiles", alors que seules "3" étaient requise par l'Union Européenne. 

 

Le dernier rapport des experts parle en outre de différents «manquements», et non des moindres, dans le chef exclusif d’Aquiris, filiale de Veolia. Ces manquements expliquent l’impossibilité pour le géant français d’exploiter la station comme prévu.

 

On y apprend ainsi que la station est de 20 à 60% (!) trop petite et que des choix technologiques hasardeux ont été faits notamment en ce qui concerne le traitement des boues, le fameux procédé OVH-Athos, qui fut pourtant le critère déterminant dans l’attribution du marché à la multinationale française alors que ce procédé n’avait jamais été testé correctement.

 

Pour les experts, c'est ce sous-dimensionnement qui est la cause principale, prédominante, des problèmes rencontrés à la station. Si Aquiris a actuellement, et malgré tout, trouvé un « truc » pour épurer conformément aux normes (à savoir le bridage de la station au niveau de son fonctionnement classique et un recourt plus systématique à la filière de traitement en cas de pluie), je m'interroge sur les responsabilités de ses erreurs originelles.

 

Le premier rapport d'expert illustrait à foison les mauvaises pratiques d'Aquiris-Veolia en matière de gestion de la station, ce second rapport en souligne la mauvaise conception...la coupe est pleine ! La vitrine bruxelloise était-elle à ce point alléchante qu'elle a poussé Veolia à prendre des risques mal calculés pour remporter le marché de la station nord? Voilà une des questions que je poserai lors des prochains débats parlementaires.

 

Une chose est certaine, dans ce combat de David contre Goliath, la Région bruxelloise devra continuer à défendre l’intérêt général des bruxelloises et des bruxellois  à qui ont ne peut faire payer deux fois les erreurs d’un géant industriel !

 

 

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