Vedrin, une mine d'eau pour Vivaqua, une mine d'or pour certains de ses dirigeants...

Vedrin, une mine d'eau pour Vivaqua, une mine d'or pour certains de ses dirigeants...

Les rémunérations de mandats dans les intercommunales font couler beaucoup d'encre ces derniers jours.

 

Si comparaison n'est pas raison, Bruxelles n'est pourtant pas en reste avec l'intercommunale Vivaqua dont les pratiques en la matière interpellent.

 

Soulignons tout d'abord la décision fort opportune du Conseil d'Administration de ce mardi d'enfin supprimer le Collège des Commissaires aux Comptes, cette structure superflue dont la suppression a été décidée par ordonnance en 2013 mais jamais exécutée par Vivaqua, malgré les demandes répétées des écologistes.

 

Nous avons pu prendre connaissance de rémunérations conséquentes octroyées aux administrateurs de la « Société des Mines de Pyrites de Vedrin » (en savoir plus sur cette société), détenue par Vivaqua : au moins 500 EUR net par mois, sans obligation de présence aux réunions trimestrielles, réunions qui dureraient entre 15 et 30 min. 50 à 100 EUR la minute donc....loin des excès de Publifin mais tout de même extrêmement interpellant quand on sait que :

- cette société des Mines de Pyrites a pour seule activité la propriété de la mine ;

- aucun des membres de ce Conseil d'Administration, et issus de la direction de Vivaqua, n'a de responsabilité en matière de production d'eau, alors que c'est pourtant l'activité principale exercée sur le site;

- et, d'une façon plus générale, il est sérieusement envisagé d'augmenter le prix de l'eau pour couvrir les coûts des services liés ;

Ces mandats ressemblent donc furieusement à un complément salarial (auto-)octroyé en toute discrétion à certains directeurs et membre du Conseil de Gérance sans réelle contre-partie en terme de responsabilité ou de travail.

 

Cette situation est inacceptable et appelle une action ferme de la tutelle régionale bruxelloise qui peut pleinement s'exercer sur Vivaqua depuis 2014.

 

En 2016 déjà, nous demandions l'envoi d'un commissaire spécial du Gouvernement auprès de Vivaqua pour faire toute la transparence sur les pratiques de gouvernance interne de cette intercommunale (en savoir plus). La majorité, alors insensible à nos arguments, a aujourd'hui changé d'avis. Le Ministre-Président Rudi Vervoort a en effet annoncé, suite à mon interpellation, qu'il envisageait l'envoi d'un tel commissaire en cas de non-coopération de l'opérateur de l'eau. C'est un pas dans la bonne direction, et nous le saluons.

 

Mais faire la transparence ne suffira pas. Il faudra aussi mettre en place les conditions d'un contrôle réel, effectif et régulier de cette structure notamment en assurant une présence permanente d'un représentant régional dans ses instances de gestion.

 

La prise de conscience des dysfonctionnements de Vivaqua, certes tardive, est une opportunité pour restaurer la bonne gouvernance dans cette institution pourtant tellement essentiel dès lors qu'elle nous fourni de l'eau, qu'elle nous permet de vivre.

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