Inauguration de Recy-K, entre joie et amertume....Inauguration de Recy-K, entre joie et amertume....Inauguration de Recy-K, entre joie et amertume....

Le Centre Recy K (ex Ecopole/ex Ressourcerie) a été inauguré officiellement ce mardi 25 octobre dans la joie, l'auto-satisfaction, mais aussi, en ce qui me concerne, dans l'amertume. 

Après 10 ans de discussions, ce qui devait être une opportunité unique de collaboration entre Bruxelles Propreté (ABP) et l'économie sociale du réemploi se résume à un magnifique bâtiment quasi vide, déserté par la plupart des partenaires initiaux découragés par les prix de location peu attractifs et le pilotage chaotique de l'ABP.

L'invitation à cette inauguration rappelle les objectifs (Feder) du projet : économique, environnemental, circulaire, social, pédagogique. Le tout sous fond de recyclage, de réutilisation, de prévention des déchets ultimes ...et de création d'emplois. Fort bien. Mais le vaste et très beau site qui présente une capacité d’accueil considérable est aujourd'hui faiblement occupé. Malgré un ou plusieurs appels à projet, peu de candidats semblent s'être manifestés. 

Pourtant, il y a 10 ans, à l'origine, sur la base d'un partenariat inédit entre l'Agence Bruxelles-Propreté (ABP) et l'économie sociale du réemploi, différentes activités étaient envisagées :

- une "ressourcerie" travaillant sur les déchets encombrants collectés par l'ABP Régionale en vue du réemploi et d'un recyclage maximum des matières ;

- une activité "DEEE" travaillant sur le tri-réparation de matériel informatique ;

- une activité "éco-design" transversale pour le développement de projets sur le recyclage et la réutilisation de matériaux plus innovant ;

- une activité "biocarburant" qui traiterait les déchets d'huiles végétales usagées collectées dans l’horeca en vue de les transformer en biocarburant.

En ce jour d'inauguration, on ne peut que constater la réduction de l'ambition du projet en comparaison de ces objectifs initiaux. Ces partenaires ont disparus et 80% du bâtiment est vide. En janvier 2015, la Secrétaire d'Etat indiquait dans le Soir " Outre le recyclage de gros blancs (frigos, machines à laver.) et la remise au goût du jour de matériel informatique, des filières consacrées aux huiles usagées ou encore aux déchets de construction et autres cartouches d’imprimantes seront mises sur pied. A charge pour le pilote du projet, l’Agence Bruxelles-Propreté, de passer des conventions avec différents partenaires. Ce qui sera finalisé dans les mois à venir, annonce Fadila Laanan." Ces projets ont disparus.

En l'absence de vision précise quant à l'affectation du site et vu la disparition des partenaires initiaux, l'ABP en est réduit à lancer des appels à projet au succès plus que mitigé. Rien n'indique que les projets retenus cadre avec les objectifs FEDER rappelé ci-dessus.

 

Bref,ceci me conduit à penser que ce projet ressemble à une énorme gâchis ou à tout le moins à une accumulation d'occasions manquées de partenariats innovants dans des secteurs porteurs indispensables pour contribuer à une réduction des déchets ultimes et oeuvrer à une circularité de l'économie. Les fonds Feder n'ont pas pour vocation de subsidier les opérations immobilières des pouvoirs publics mais d'être des leviers pour un développement de long terme d'emploi, de partenariats, et d'activités socio-economiques, écologique en l'occurence.

Il n'est pas trop tard mais il est vraiment temps que les pratiques publiques changent en matière de déchets et que Bruxelles Propreté construise de vrais partenariats avec l'ensemble des acteurs bruxellois du réemploi. C'est la condition indispensable pour que nos déchets deviennent véritablement des ressources, écologiques économiques et sociales.

 

 

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